Ce Corpus interroge comment les résistances « inorganisées » au travail se substituent, s’allient, complètent ou préparent des protestations collectives mieux connues car traditionnelles. Pour ce faire, les articles portent sur les possibles et les contraintes en fonction desquels les résistances individuelles et collectives au travail se développent dans des mondes du travail situés à distance plus ou moins importante des grandes organisations privées ou publiques qui ont formé et qui forment encore le contexte d’action et la base sociale du mouvement syndical. Les terrains d’analyse se diversifient pour traiter des petites ou des très petites entreprises (bâtiment, coiffure...), des firmes de la nouvelle économie (start up, chauffeurs de VTC) ou des employés de maison.
Ce renouveau - qui n’écrase pas l’ancien - prend en compte la diversification croissante des conditions d’exercice du travail : des salariés titulaires de diplômes de l’enseignement supérieur se retrouvent face aux mêmes problèmes que des personnels moins qualifiés ; ils doivent déjouer des méthodes de management sans cesse remaniées pour masquer la subordination au travail (des salariés comme des travailleurs indépendants). Les formes de résistances ou de contestations individuelles et collectives s’adaptent à ces milieux remodelés. Comme l’indique la présentation du Corpus, « la mise en perspective des recherches réunies dans ce dossier n’est pas simplement utile pour rendre compte de la diversité des voies que peuvent emprunter les salariés pour résister à l’emprise de la domination patronale, à défaut de pouvoir la remettre en cause. Elle est également heuristique pour saisir les mécanismes sociaux et organisationnels par lesquels se redéfinissent, à l’épreuve des nouvelles conditions d’emploi, les possibilités, les formes et les enjeux de ces modes de résistance...
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La Nouvelle Revue du Travail est une revue scientifique dont les auteurs, chercheurs ou praticiens, s’adressent au public académique et à celui des entreprises et des administrations publiques, à un moment où l’enseignement supérieur forme plus d’intervenants que de chercheurs. Le travail est pensé comme une notion transversale au carrefour des différents courants de la sociologie...