Philippe Drouillon travaille depuis une vingtaine d'années chez Solvay. Il est depuis 2007 manager de l’amélioration des performances et de l’organisation (Business Performance Improvement Manager).
Dans cette séquence, Philippe Drouillon explique pourquoi et comment doit être mis en place un processus de gestion du changement pour toutes les communautés. Il s'agit d'un changement essentiellement " viral ", c'est-à-dire que la communauté doit d'abord faire ses preuves avant de " faire tâche d'huile " et progressivement étendre les résultats qu'elle a pu obtenir par des processus de changement.
Il l'illustre notamment par le biais des deux grands types de processus de changement qui s'opèrent chez Solvay :
- un processus classique inspiré des huit étapes de John-Paul Kotter (professeur à la Harvard Business School, spécialiste des questions de leadership et de changement)
- une approche de changement virale : l'une qui est top-down (en structurant une coalition), et l’autre qui est bottom-up (en associant dès que possible des acteurs de changement qui sont à la base).
Dans les communautés, il faut idéalement un mélange des deux et sous-estimer l’importance de la gestion du changement au démarrage d'une communauté est un facteur d'échec.
Or, la coopération n'est pas d’emblée inscrite, elle n'est pas « naturelle » dans l'organisation, et ce pour plusieurs raisons : la structure organisationnelle en silos, les objectifs individuels qui sont fixés qui est sont des forces centrifuges qui peuvent défier la collaboration...
Pour assurer la pérennité d'une communauté, Philippe Drouillon explique que la gestion de changement doit être mise en œuvre par rapport aux membres mais également par rapport aux parties prenantes, c'est-à-dire par exemple les " chefs ". Il faut " sentir le pouls de la hiérarchie ", créer des passerelles, tenir compte de toutes les forces, positives et négatives, à utiliser ou… gérer, voire neutraliser.
Pourquoi cette vidéo ?
Solvay, c’est apparemment la « vieille » industrie. Fondée en Belgique au XIXème siècle, implantée mondialement (60 pays), elle emploie plus de 30.000 personnes au sein de trois branches d’activité : la chimie, le plastique, et Rhodia, récemment rachetée. Depuis une dizaine d’années, Philippe Drouillon est chez Solvay en charge de la gestion de l’information et des connaissances, de l’animation des réseaux et des communautés d’experts, de la stimulation de l’innovation. Dit autrement : c’est l’homme de l’amélioration des performances...
Communautés professionnelles de pratiques et réseaux. L’expérience du Groupe Solvay
(Vidéo séquencée n° 135, 21 mars 2012)