Cette enquête au long cours sur le coaching, qui croise les témoignages de coachs, de DRH et de cadres, s'interroge sur le « nouvel esprit » d'un capitalisme qui tend à ériger l'individu, et même la personne, en projet. Au risque de décharger les entreprises de leurs responsabilités organisationnelles.
Des salariés heureux sont des salariés efficaces. Sur ce credo, toute une panoplie de discours et de pratiques se sont introduits dans les entreprises depuis une vingtaine d'années : conseils de psys aux managers et aux dirigeants, formations au « management bienveillant », apparition de Chief happiness officers, séances de méditation pour conjurer le stress au travail, etc.
Au coeur de cette évolution, une nouvelle activité suscite les vocations : le coaching. Ses interventions, orchestrées par des services RH convertis aux idées de développement personnel, restent entourées d'un certain mystère. Le coaching est-il le symbole d'un capitalisme à visage humain ou au contraire l’agent d’une injonction managériale au bien-être et à l’optimisation de soi ?
Ancienne élève de l'École normale supérieure de Cachan, agrégée de sciences économiques et sociales, Scarlett Salman est sociologue, maîtresse de conférences à l'Université Gustave Eiffel et chercheuse au Laboratoire interdisciplinaire sciences innovations sociétés (LISIS).