Spontanément, on pense aux sportifs dont les exploits médiatisés mettent en évidence leur capacité à dépasser et repousser certaines limites. Cette capacité à mobiliser le corps témoigne de la spécificité de l’être humain à modifier son organisation pour s’adapter et agir dans et avec les dimensions physique et sociale de son environnement. L’agir se (re)construit ainsi dans le cadre d’une relation dynamique et située en bénéficiant des caractéristiques de plasticité et d’incomplétude de l’être humain. Dans le processus universel qui consiste à « apprendre en pratiquant / expérimentant » (Dewey, 1916), le corps est à l’œuvre à plus d’un titre.

Le corps a cependant longtemps été traité comme une réalité intermédiaire entre l’esprit et le monde. Cette conception dualiste du corps et de l’esprit est profondément ancrée dans la culture occidentale et continue d’agir sur les représentations de l’activité humaine. C’est notamment le cas dans le domaine de l’éducation où le lieu de formation est, le plus souvent, celui où il s’agit de discipliner les corps, les rendre dociles (Foucault, 1975) (celui de l’élève comme celui du maître) pour que s’organisent les apprentissages et se développent des connaissances. 

À cette conception dualiste, d’origine cartésienne, qui considère le corps comme une machine à domestiquer, s’oppose une conception moniste qui reconnait que l’activité humaine...

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La Revue internationale "Les sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle" est publiée par le laboratoire CIRNEF (Centre Interdisciplinaire de Recherche Normand en Education et Formation) une unité de recherche en sciences de l’éducation et de la formation de l'Université de Normandie.