Je ne sais pas où tu es parti, mais nous, nous devons nous débrouiller sans toi maintenant.
Comme mille personnes qui sont tristes dans le monde de la formation professionnelle dans ce pays, j’ai, nous avons tous dix souvenirs avec toi à raconter.
Tu pouvais en plus de tout le reste être généreux de ton temps, de tes idées, du plaisir de l’échange.
Tu aurais pu t’arrêter, souffler un peu, nous étions quelques uns à connaître ta fatigue à parcourir le pays pour perpétuer le souffle.
La mort n’est pas juste.
Ce souffle, tu nous l’avais partagé lors d’un mémorable amphi débat de l’Université ouverte. Il y a un peu plus d’un an, un peu avant la présidentielle.
Je me souviens encore de la fin de notre échange avant ta venue. Notre demande, qui te régalait dans le fond je crois, c’était : « Vincent, lâche toi. Partage avec nous ce que tu penses qu’il faudrait faire dans ce pays en matière de formation professionnelle ».
Tu étais venu avec Françoise Geng du conseil économique et social.
Tu nous as captivé, une fois de plus.
Alors l’ami, un petit cadeau pour la route, juste pour ne pas se laisser simplement envahir par la tristesse, pour aller avec toi du côté de la vie.
Une petite étoile pour que toutes celles et ceux qui t’ont apprécié puissent t’entendre, et laisser juste tranquillement faire sa place en eux à ce que tu as inventé, à ce que tu nous as transmis.
Un fragment d’étoile parmi d’autres, mais tellement de toi, tellement vif, et dont nous avons tellement besoin.
Te lire et relire, bien sûr.
Mais te voir et t’entendre, ça…
Alors Vincent, pour changer vraiment quelque chose dans ce pays en matière de formation professionnelle, que faut-il faire ?
Et ta réponse au bout du raisonnement, un concentré ristretto en à peine 8 minutes, qui sont tellement de toi : Les leviers de changement du système de FPC : VAE, alternance, règles de la commande publique, négociation.
Adieu Vincent. Nous allons essayer de transmettre et continuer.
Mais qu’est ce que tu nous manques.
Jean Besançon