Le chômage a pris une telle ampleur dans de nombreux pays d’Europe qu’il occupe une place première dans les préoccupations des citoyens. Il est également au cœur d’enjeux politiques. Cet ouvrage, composé d’une quinzaine de textes, propose de porter le regard sur les situations d’accompagnements des demandeurs d’emploi. Un tournant néo-libéral a clairement été pris. La volonté de maîtriser les dépenses publiques s’est partout accompagnée d’un discours idéologique de justification reposant sur des fondements « scientifiques ». L’économie d’inspiration néo-classique produit une action publique pensée en termes d’activation, d’incitation et d’information.
Analyser les dispositifs publics au concret permet d’abord de souligner, grâce à la comparaison internationale (Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Québec, France, Tokyo, Brésil), la spécificité des politiques publiques nationales et, de fait, la singularité des dispositifs mis en place. L’ouvrage montre également le rôle prédominant des professionnels de l’accompagnement. Parce qu’ils mettent en œuvre des dispositifs individualisés, ils procèdent à une « activité de jugement » fondée sur des normes institutionnelles, sur une éthique professionnelle et sur des contraintes organisationnelles.
Christèle Meilland est économiste à l’Institut de recherches économiques et sociales. Ses travaux portent sur l’emploi des femmes, sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle ainsi que sur le modèle danois.
François Sarfati est sociologue au Centre d’études de l’emploi. Ses travaux portent sur le rapport au travail et à l’emploi ainsi que sur l’enseignement supérieur. Il mène différents programmes d’évaluation de dispositifs publics.