Xavier Baron Expert en GRH Avec "Exister au Travail, les hommes du nucléaire" paru en Février 2014, Guy Jobert est allé à la rencontre des agents de conduite de centrales nucléaires d'EDF. La commande était classiquement gestionnaire.
Face à la mise en œuvre d'une réorganisation non discutable ni d'ailleurs discutée, il convenait d'auditer le changement en cours, repérer les écarts entre le prescrit et le réel pour le réduire..., aux caractéristiques près de la population concernée.
Au commencement est la plainte
En effet, pour la direction, pour leurs chefs, pour leurs environnements locaux, les agents concernés sont évidemment des privilégiés. Ils cumulent sécurité de l'emploi et salaires élevés encore assortis de primes récurrentes. Certes, ils sont astreints à des horaires de quart pénibles pour le corps et la vie sociale. Bien sûr, même s'il convient de ne pas trop en parler, ils sont soumis à l'angoisse, l'anxiété et la peur de l'accident. Mais en contrepartie, ils sont sur-formés, leur durée du travail est réduite et leurs avantages sociaux sont encore ceux d'un employeur jadis érigé en archétype du « toujours plus ».
Et bien ces gens là se plaignent. Et ils se plaignent sans cesse, au point de se faire haïr et sans espoir raisonnable de satisfaction. Car il s'agit d'une « plainte qui n'est pas rapportée à un objet nommé et circonscrit, ni associée à une revendication précise. Sans objet distinct, elle est susceptible de s'emparer de tous... ». Qu'ils aient raison ou tort n'est pas le problème.