Depuis dix ans, le conseil en France a connu le boom, puis la crise et une timide reprise. La profession a été très secouée, sur le plan économique, mais aussi sur le plan éthique avec les scandales qui ont affecté certains des grands cabinets de conseil. Elle se cherche, ayant perdu une bonne part de ses certitudes d’antan.

Ainsi, argumente Yves-André Pérez, ses frontières sont devenues floues, avec l’arrivée de nouveaux acteurs, sociétés de portage et d’intérim, structures dédiées au sein de grands groupes. Mais sur le plan des idées, les consultants n’ont pas beaucoup évolué en dix ans, passant, sous la pression des marchés financiers, du downsizing au business process outsourcing, se transformant en cost killers ou se posant en « nouveaux oracles » au service des gestionnaires de fonds de pension.

Quelle place dans ce contexte pour le « conseil à la française », empreint de culture sociologique ? Faut-il croire à l’appel d’air que pourrait apporter le vaste chantier de la réforme de l’État ? Comment la profession peut-elle se réinventer ? Etc.

Aujourd’hui, la French Touch du conseil a du plomb dans l’aile et a bien du mal à exister face à la déferlante du conseil à l’anglo-saxonne qui prévaut très largement en Europe. Dans un contexte de recul de l’économie française, il lui faut reconstruire sa crédibilité sur le territoire et les marchés internationaux.

Texte : Pierre Cécile

màj 10/05/11

Ancien élève de l'IEP de Paris, diplômé de l'EHESS et docteur en économie, Yves-André Pérez a été consultant dans une société de conseil en stratégie à Paris et professeur dans une grande école de commerce.

Il dirige depuis 1994 l'Institut pour le Développement du Conseil d'Entreprise (IDCE®), premier institut français spécialisé dans la formation aux métiers de conseil.

Il est également directeur de l'Observatoire de l'Ingénierie et du Conseil (OIC), créé en commun par l'IDCE® et la Chambre des Ingénieurs Conseils de France (CICF). Auteur de plusieurs ouvrages sur le conseil, il a publié Pratique du conseil en entreprise (éd. Maxima 2005).