La crise historique que nous venons de traverser dans le monde entier avec la pandémie de la COVID-19 n’a fait que souligner avec une acuité plus intense encore que d’habitude que les effets du numérique sur l’éducation et la formation sont multiples. Nous retenons tout d’abord l’importance de la mise en place de dispositifs technopédagogiques de qualité, qu’ils soient présentiels (en classe), distanciels (à la maison ou au travail) ou hybrides (combinant des activités pédagogiques dans un même espace physique et des activités pédagogiques en ligne), afin de favoriser la création de contextes d’apprentissage permettant à toutes les personnes apprenantes, quelles que soient leurs situations, d’être engagées, d’être accompagnées, d’être guidées, d’être soutenues. Mais, comment concevoir la qualité, alors que l’activité pédagogique, soumise à des tensions, est perçue comme étant entrée en «mode dégradé » ?
La centration sur l’aspect technique que sous-tend la numérisation des pratiques d’enseignement peut laisser penser que les dimensions de l’ingénierie technopédagogique sont centrales notamment pour développer un environnement numérique. Or tout environnement numérique s’inscrit dans un environnement plus large où sont présents des actrices et acteurs multiples (enseignant.es, personnes formatrices, ingénieur.es pédagogiques, informaticien.nes, gestionnaires, etc.), œuvrant dans des contextes dotés d’une culture et d’une organisation du travail spécifique. Ceci explicite – pour partie – les différentes manières de comprendre le rapport à un environnement numérique ainsi que l’appropriation de ce type d’environnement. En dehors des situations de crise, les approches sociotechniques, fort répandues en sciences de l’éducation et de la formation (Barbot et Combès, 2006; Albero, 2010; Peraya, 2014; Simonian et Ladage, 2014), sont à articuler aux approches écologiques pour mieux comprendre qu’elles s’inscrivent dans une approche historico-socio technique du numérique du point de vue du développement de l’activité humaine considérée comme une niche écologique, du moment où elle permet le développement humain (Simonian, 2014).
De ce point de vue, l’environnement numérique est compris comme un médiateur de l’activité humaine qu’il incorpore. C’est pourquoi les questions d’hybridation des pratiques d’enseignement associent de manière plus ou moins stable, l’humain et le non humain…
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Médiations et médiatisations est une revue consacrée à la communication et à l’éducation à l’ère du numérique. Elle s’adresse aux chercheurs, aux enseignants, aux étudiants et aux praticiens travaillant dans l’éducation ou la communication…