Le XXIe siècle commençant est assurément celui des mobilités. Aux sédentarités imposées historiquement par les ancrages géographiques « naturels », la pesanteur des filiations, l’attachement obligé à des communautés électives, l’appartenance à des entreprises (cf. Michelin) et à des institutions, a succédé un vaste mouvement voyant la planète trop exiguë pour des générations s’égaillant désormais tous azimuts.
La mobilité, érigée en valeur cardinale de la société nomade, s’appuie désormais sur un arsenal de technologies (nouvelles et forcément progressistes), d’infrastructures (cf. le développement exponentiel de l’industrie du transport, autoroutier, ferroviaire, aérien), de discours politiques, médiatiques hyper-valorisant la mobilité.
La mobilité d’aujourd’hui est avant tout professionnelle, les cadres et les « Y » ne restant plus comme autrefois de nombreuses années dans une même entreprise. Ceux-ci cultivent au contraire l’art du turn over, des « césures, » et du changement de société, de pays ou de continent en fonction des opportunités.
Dans le cadre des entreprises multinationales, l’ancien attachement aux espaces de production historiques est nul et non avenu. Les lieux de production se sont déplacés, exportés, disséminés au gré des évolutions sociétales et des crises politico-financières qui ont vu la planète devenir un seul et même village global (au sens de Marshall McLuhan). Ceci pose aux salariés mais surtout aux équipes de direction d’innombrables questions de fond. Cela impose surtout aux managers d’adapter leurs pratiques managériales à des salariés aux profils internationaux...
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« Question (s) de management » est une revue académique qui a l’ambition de valoriser les recherches portant sur l’impact des transformations sociétales sur le management des organisations et la volonté d’explorer, dans chacun des domaines du management, les interrogations qui naissent dans un contexte de transition et les pistes de réponse.